Dédié à Picasso

En 2016, une exposition au Museum of Modern Art de New York a étonné le public en présentant l’upcycling de Picasso, l’artiste par excellence. Une guitare en carton et en fil de fer, le violon en tôle ondulée colorée, le bronze peint avec une pelle à tarte par-dessus ?
Il est possible que Picasso ait d’abord considéré ses sculptures uniquement comme des modèles ou des études pour ses tableaux, lors du passage du cubisme analytique au cubisme synthétique. La plus connue est la « Tête de Taureau » en pièces de bicyclette décrite dans l’encadré et reproduite au dos de la couverture du livre. Dans le Paris occupé par les Allemands, l’artiste vedette utilisa en 1942 ce qui était disponible à ce moment-là et commenta : « Mais si on n’y voyait que la tête de taureau et pas le siège et le guidon, la sculpture perdrait de son effet« [1]. En 1944, la sculpture, nommée « Selle de vélo », fut exposée au Salon d’Automne avec 78 autres œuvres et retirée du mur après les protestations des visiteurs. Mais c’est à Paris qu’est née une contre-image des héros monumentaux qu’Arno Breker avait placés à cette époque devant la chancellerie du Reich.
[1] Gespräche mit Picasso , Gyula Halász, Reinbek, 1964, p.379