Frédéric le Grand, les Muses ou Bucéphale – peu importe les biens éducatifs ! Lorsqu’ils ont traversé les transformations artistiques de Julia Theek, ils nous apparaissent sous un jour nouveau. Le roi de Prusse absolutiste et éclairé devient un amateur d’art en proie au doute, qui utilise le répertoire de l’Antiquité pour modeler sa nostalgie de l’insouciance. Chez Julia Theek, les rêves d’âges d’or sont encore pressentis, même si les grandes plaques d’acier sur lesquelles elle pulvérise ses motifs ont pris la rouille et que la technique de peinture est issue du street art. Dans la dialectique de l’éclat et de la rouille, du pathos et de l’éphémère, de la nuance et de la brutalité, se développent de nouvelles relations, de nouvelles histoires, qui vont de la Grèce antique à l’époque contemporaine.
Sabine Carbon, commissaire d’exposition